Sorti (légalement) de sa Vallée de Mai natale, ce “coco fesse” seychellois est installé dans un espace engazonné bien vert le temps d’une photo. Mais j’aurai aussi pu le mettre à l’eau pour faire le lien, car son histoire le rattache à l’océan.
On suppose que la première noix est arrivée par la mer, d’où son nom original de « coco de mer ». Et comme les noix de coco ont des propriétés de résistance et de conservation exceptionnelles, il n’y a rien de surprenant à ce qu’elle se soit acclimatée et ait pris racine dans le sable seychellois.
Les immenses palmiers qui portent le fruit peuvent atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur pour les plus vieux, dont on estime l’âge à environ 400 ans. Outre leur taille impressionnante, ils ont la particularité d’être mâles ou femelles. Ce qui n’a pas manqué d’alimenter l’imaginaire populaire au fil des ans, jusqu’à attribuer à la graine de prétendues vertus aphrodisiaques. C’est l’arbre femelle qui porte le fameux « coco fesse », lequel n’arrivera à maturité, c’est-à-dire à la forme qu’on lui connaît, qu’au bout de six à sept ans. Une forme qui s’apparente au fessier humain pour les uns, ou au bassin féminin pour les autres, notamment lorsque la bourre de la coque est encore présente au centre des deux parties bombées.
Ce fruit original et unique, qui peut atteindre un poids de 20 kilogrammes, est devenu un des emblèmes des Seychelles et figure sur les pièces de cinq roupies et les billets de dix roupies. Il est désormais interdit de le cueillir ou de le ramasser, et pour en acquérir un exemplaire accompagné de son certificat officiel (sans lequel vous ne dépasserez pas la douane à l’aéroport), il vous faudra débourser plusieurs centaines d’euros. Vous pouvez découvrir d”autres photos sur la galerie dédiée, notamment celle du fruit mâle avec son inflorescence (et vous comprendrez la différence entre les deux). //VK